Exposition photo à la Maison de Montard à Lalinde

J’ai eu la chance d’organiser une exposition photo d’une série sur l’architecture entre Bordeaux et Bergerac à la Maison de Montard, située à Lalinde (24).

Cette série comprend 10 diptyques : Bordeaux est situé à gauche et Bergerac (et ses alentours) à droite. Il y a toujours un lien entre chaque photo, que ce soit des éléments de la composition qui se ressemblent ou s’opposent, ou sur le sens même des éléments photographiés.

J’expliquais à chaque visiteur ces quelques lignes, et je leur demandais d’essayer de trouver les différents liens entre chaque image. Nous échangions ensuite. C’était très intéressant d’avoir leurs retours, car je pouvais obtenir en direct les impressions de chacun et constater que certains faisaient des liens différents des miens ou voyaient des choses que je n’avais pas vues.

Plus de 300 personnes sont venues voir cette exposition et j’ai eu la chance de vendre 5 des grands tirages que j’ai réalisés, ainsi que de nombreux tirages plus petits.

Voici le travail que j’ai effectué et les explications concernant chaque diptyque.

Mon duo de photos préféré ! Ici, j’ai travaillé sur l’opposition des textures : minérale d’un côté et végétale de l’autre. Deux instants ont également été saisis : à gauche, cette ombre qui semble cocher une diagonale de fenêtres, comme dans un jeu de morpion, et à droite, cet oiseau en plein vol. Enfin, le bâtiment à gauche semble se prolonger sur la photo de droite.

Sur cet assemblage, j’ai voulu mettre en avant la composition en pyramide, avec une symétrie dans chaque bâtiment. Cependant, cette symétrie est perturbée par un élément : un autre triangle vient s’ajouter et s’étendre de chaque côté des bâtiments.

Pour ce diptyque, je voulais opposer cet enchevêtrement de toits, tout en soulignant la répétition de la forme triangulaire présente à plusieurs reprises dans chaque photo. Les lignes des toits à gauche semblent également se prolonger à droite.

Sur cet assemblage, plusieurs éléments ont retenu mon attention. D’abord, la texture des bâtiments : très régulière à gauche et très organique à droite. Les trois lignes des fils électriques contrastent également avec la courbe en zigzag de la photo de droite. Enfin, l’orientation des bâtiments est identique, avec cette arête qui divise la photo aux deux tiers de l’image.

Ici, je voulais opposer ces deux bâtiments, l’un avec des textures horizontales et l’autre complètement désordonné. Cette ligne verticale qui divise la photo en deux est également présente dans les deux images.

Sur ces deux photos, plusieurs éléments s’opposent et se ressemblent. Tout d’abord, il y a ces fenêtres très sombres : déstructurées sur l’une et alignées sur l’autre. La texture des bâtiments s’oppose également : parfaitement lisse pour l’un et assez chargée pour l’autre. Enfin, une plante est présente à gauche, que l’on retrouve aussi au milieu de la photo de droite.

Sur ces deux photos, différents niveaux de lecture sont présents. D’abord, il y a cette composition en “L” que je trouvais intéressante. Ensuite, les textures très grises et sales apparaissent dans les deux clichés (elles auraient pu être en couleur sans que cela change grand-chose). Puis, les formes présentes dans chaque image se distinguent : à gauche, beaucoup de rectangles, à droite, beaucoup de triangles. Enfin, ces deux images créent une sensation d’oppression : à gauche, par les caméras pointées sur nous ; à droite, par l’oppression créée par cette usine qui exploite des ouvriers, le tout renforcé par une architecture très inhumaine.

Ces deux clichés sont ceux qui ont le plus intrigué les visiteurs, qui ne trouvaient pas toujours de lien entre les images. Ici, j’ai voulu représenter deux habitats insolites : à gauche, ce qui semble être des containers utilisés comme habitations, et à droite, un tout petit château reconverti en habitation. Dans les deux images, un élément interpelle : le vélo à gauche et la parabole à droite. De plus, on retrouve le motif de l’échelle présent sur la photo de droite, avec les piliers soutenant l’escalier à gauche.

Pour ces images, j’ai voulu jouer sur plusieurs éléments. D’une part, il y a le côté “copié/collé” des maisons à gauche, qui s’oppose aux maisons complètement désalignées à droite. D’autre part, on retrouve une dent de scie entre les toits de chaque côté. Il y a également une opposition de textures : la tôle des bâtiments à gauche crée des lignes verticales, tandis que les pierres à droite semblent désordonnées et brouillonnes.

Pour ce dernier assemblage, ce sont les deux seules photos qui montrent des humains. On y observe un jeu de textures : très linéaire à gauche et très végétale à droite. On retrouve également la rambarde, très droite d’un côté et très organique de l’autre.

Galerie photo de l’exposition